A hunter in Gabon conducts a GPS self-follow with the Nsombou Abalghe-Dzal participatory bushmeat hunting monitoring programme.
© Graden Z. L. Froese.

By Graden Froese, Alex Ebang Mbélé, Christopher Beirne, Blaise Bazza, Sylvain Dzime N’noh, Jovin Ebeba, Jocelin Edzidzie, Serge Ekazama Koto, Jonas Landry Metandou, Clotaire Mossindji, Irma Ngoboutseboue, Eric Nzemfoule, Daniel J. Ingram, Christopher Krapu, Abhishek Baral, Srishti Saha, and John Poulsen.

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Think of going out to the lands or waters, near where you live, to harvest something – fish, berries, whatever. Are you doing so to eat or sell your bounty? What about both? Our motivation for our everyday use of nature can be fluid, with the line between subsistence and commercial often unclear and in flux.

We were thinking about this in relation to hunting wild animals, known as bushmeat in the Congo Basin of Central Africa, the world’s second largest rainforest. Throughout the region, bushmeat hunting is essential to local nutrition, income, and culture. A zillion wider issues – many related to the politics of colonization, capitalism, and conservation – can influence hunting and its impacts on human culture and well-being, biodiversity, and ecosystem functioning. In the framework of our Nsombou Abalghe-Dzal Project (https://nadagabon.org) engaging with all that and more, we asked the question: do hunters change their behaviour in response to differing motivation, and does this in turn impact how much bushmeat they hunt? (You may be asking yourself what behaviour exactly was important for a hunter: finding that was also part of this work).

These questions are rather simple, but have been historically difficult to ask because there’s often not enough data. No problem here. Over a hundred hunters in nine Gabonese villages collaborated with paraecologists (local community scientists, all co-authors of this work) in a participatory monitoring programme!

With this abundance of data we were able to build statistical models and found that hunters using guns were far more successful than trappers, whose harvest was low and difficult to predict. For instance, more traps did not translate to more animals, though trapping did reduce success with a gun. As for gun-hunters, they shot more animals during the night than the day and when they brought more ammo and walked farther from villages. Not exactly surprising! But the most interesting thing is that when hunters had no intention to sell any bushmeat, they caught fewer animals even when they walked just as far with just as much ammo. Yet when hunters planned on selling all of their bushmeat, they caught no more animals than when they planned to eat some and sell some. This mixed motivation was by far more common than having a single reason to hunt.

Our next step is to build a participatory forecasting tool with communities, where they can simulate changes in community decision-making of hunting governance and management.

Chasser pour l’argent, la nourriture, ou les deux

Imaginez que vous allez sur les terres ou dans les eaux, près de chez vous, pour récolter quelque chose – du poisson, des baies, n’importe quoi. Vous-faites quoi avec votre récolte :  le manger ou le vendre ? Ou bien les deux ? La motivation individuelle qui nous poussent à utiliser la nature au quotidien peuvent être fluctuante, la frontière entre subsistance et commerce étant souvent floue et changeante.

Nous avons réfléchi à cette question en relation avec la chasse à la faune sauvage, connue sous le nom de viande de brousse dans le bassin du Congo en Afrique centrale, la deuxième plus grande forêt tropicale du monde. Dans toute la région, la chasse à la viande de brousse est essentielle à la nutrition, aux revenus et à la culture locale. Des zillions de questions plus larges – dont beaucoup sont liées aux politiques de colonisation, de capitalisme et de conservation – peuvent influencer la chasse et ses impacts sur la culture et le bien-être humains, la biodiversité et le fonctionnement des écosystèmes. Dans le cadre de notre projet Nsombou Abalghe-Dzal (https://nadagabon.org), qui s’intéresse à tout cela et à bien d’autres choses encore, nous avons posé la question suivante : les chasseurs changent-ils leur comportement en fonction d’un changement de motivation, et il y a-t-il en suite un impact sur la quantité de viande de brousse qu’ils chassent ? (Vous vous demandez peut-être quel comportement est important pour un chasseur : la recherche de ces informations était également partie de ce travail).

Ces questions sont plutôt simples, mais ont été historiquement difficiles à poser car il n’y a souvent pas assez de données. Aucun problème ici. Plus d’une centaine de chasseurs dans neuf villages gabonais ont collaboré avec des paraécologistes (scientifiques des communautés locales, tous co-auteurs de ce travail) dans un programme de suivi participatif !

Grâce à cette abondance de données, nous avons pu construire des modèles statistiques et avons constaté que les chasseurs utilisant des fusils avaient beaucoup plus de succès que les trappeurs, dont la récolte était faible et difficile à prévoir. Par exemple, un plus grand nombre de pièges ne se traduit pas par un plus grand nombre d’animaux, bien que le piégeage réduise le succès de la chasse au fusil. Quant aux chasseurs au fusil, ils abattaient plus d’animaux la nuit que le jour, lorsqu’ils emportaient plus de munitions et qu’ils marchaient plus loin des villages. Pas exactement une surprise ! Mais le plus intéressant est que lorsque les chasseurs n’avaient pas l’intention de vendre de la viande de brousse, ils ont attrapé moins d’animaux, même en marchant aussi loin et avec autant de munitions. Pourtant, lorsque les chasseurs avaient l’intention de vendre toute leur viande de brousse, ils n’ont pas attrapé plus d’animaux que lorsqu’ils avaient l’intention d’en manger et d’en vendre. Cette motivation mixte était de loin plus courante que d’avoir une seule raison de chasser.

Notre prochaine étape consiste à construire un outil de prévision participatif avec les communautés, où elles pourront simuler des changements dans la prise de décision communautaire en matière de gouvernance et de gestion de la chasse.